La réindustrialisation

Nous n’allons pas nous mentir… nous sommes nombreux à valoriser le Made in France. Selon un sondage réalisé par OpinionWay, 64 % des Français affirment avoir augmenté leur consommation de produits français tout en étant prêts à dédier un budget plus important. Mais lorsqu’on se penche sur les secteurs, celui des produits fabriqués et manufacturés reste minoritaire.
Alors faut-il délocaliser ou industrialiser ? Les points de vue diffèrent… Mais en se mettant à la place des industries, il est dur de peser le pour et le contre.
L’industrie joue un rôle important dans le marché mondial et depuis peu, la réindustrialisation se développe en France. Malheureusement, le nombre d’entreprises qui réindustrialisent reste faible. D’après La Tribune, l’année 2021 redonne de l’espoir avec 120 nouvelles industries. Du côté de la relocalisation des sites de production, l’année 2021 connait de nouveau un succès avec une progression de 290%, mais l’année 2022, n’est malheureusement pas aussi prometteuse…
Nous avons souvent tendance à “dénigrer” les industries qui délocalisent. Ces industries sont souvent perçues comme les responsables de la pollution, d’une moins bonne qualité du produit ou encore de la perte d’emploi. Pourtant, leur raisonnement est loin d’être incohérent et infondé.
Un prix en adéquation avec le marché avec un coût de production plus faible.
Une production plus rentable pour la survie de l’entreprise, grâce à des coûts de fabrication et une main d’œuvre moins chère dans certains pays.
Faciliter l’accès à certaines matières premières et limiter leurs coûts en un même temps.
Une souplesse au niveau des règlementations notamment des charges salariales.
Accéder à de nouveaux marchés.
Mais qu’en est-il de la réindustrialisation ? Il est vrai qu’elle peut effrayer et donner l’impression de devoir investir davantage, mais si on l’analyse, c’est différent…
Gros point fort : la marque employeur. Son importance est significative puisque c’est l’image de l’entreprise, de ses valeurs, de la satisfaction des salariés. Ce qu’elle favorise ?
Le bien-être au travail.
Un sentiment d’appartenance et donc une fidélisation.
Un recrutement plus facile et de qualité.
Une réduction du taux de turn-over.
La délocalisation a accompagné la mondialisation en favorisant les importations. Mais qui dit importation dit transport. Pour ce qui est des coûts, les industries n’ont pas leur mot à dire. Que le prix du fret augmente ou baisse, elles doivent se plier et payer. Il en va de même pour l’aspect géopolitique et les frais de douane. La réindustrialisation, quant à elle, n’est pas concernée, ce qui nous mène à ce constat :
Des coûts maitrisés.
Des coûts redirigés vers la recherche et le développement, l’innovation, l’investissement dans des machines.
L’agilité et la réactivité sur la production.
La gestion des stocks et le suivi de la production en général.
Autre point important qui fait débat : l’environnement. Tout le monde a conscience de la pollution qu’entraine l’ensemble des échanges dus à la délocalisation et à la mondialisation. La réindustrialisation réduit l’impact carbone en permettant aux industries de s’approvisionner “sur place”. Elle favorise donc la production de biens locaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, souvent liées aux transports. Les technologies plus propres et plus durables sont ainsi privilégiées.
Nous avons tendance à voir uniquement le prix de production et le prix de vente d’un produit. C’est pourquoi, lorsque l’on parle de réindustrialisation, la première remarque que l’on se fait est : les marges seront très faibles. Pourtant, dans le cas d’une industrie qui délocalise, de nombreuses opérations financières sont effectuées entre le point de production et le lieu de distribution, (stock, défaut, …). Des opérations qui, grâce à la réindustrialisation, n’existeront pas. L’un dans l’autre, les coûts et marges se rejoignent. La différence ? Le bénéfice dont dispose la réindustrialisation. C’est donc une amélioration de la marque employeur, une mise en avant de l’écoresponsabilité, la création de nouveaux emplois et une diminution de la pollution que pourront mettre en avant ces industries.
Pour finir, j’ajouterais qu’elle réduit le chômage en créant de nouveaux emplois, directs ou indirects. Il faut donc encourager les industries à réindustrialiser. Certains secteurs auront plus de difficultés à relocaliser leur production, car les formations et le savoir-faire liés à certains métiers ont malheureusement disparues.
A notre tour, nous avons décidé de mettre à l’honneur la réindustrialisation en impliquant davantage nos artisans locaux. Nous avons cette volonté de créer des produits écoresponsables et de qualités. La réindustrialisation doit être perçue comme un défi, une perspective d’avenir, à condition qu’elle soit réalisée de manière équilibrée et durable.
Partager